resmusica
7 Avril 2008

[Scène] Lyrique
[Baden-Baden] La Sonnambula
Le Bartoli Circus
par Michel Thomé

Pour l’actuelle saison 2007-2008, Cecilia Bartoli se consacre entièrement à un hommage à la cantatrice Maria-Felicità Garcia, plus connue sous son surnom de La Malibran, figure légendaire du chant de la première moitié du XIXe siècle, interprète encensée par ses contemporains (notamment Liszt et Chopin) de Rossini et Bellini, disparue en pleine gloire, à seulement 28 ans, des suites d’une chute de cheval alors qu’elle était enceinte. La célèbre mezzo-soprano romaine voue, de longue date, une profonde admiration à son illustre aînée, dont elle collectionne les objets personnels ; une exposition itinérante de cette collection a d’ailleurs accompagné la tournée. Et pour ce qu’on en sait par les témoignages de l’époque, il est probable que Cecilia Bartoli possède plusieurs points communs avec la Malibran : une forte personnalité, une tessiture fondamentalement de mezzo mais dont l’ambitus très large lui permet d’aborder des rôles de soprano, une vocalisation véloce et spectaculaire.

Inauguré en septembre 2007 par la publication du disque Maria chez Decca, cet hommage s’est poursuivi par une tournée de récitals à travers toute l’Europe avec, en point d’orgue, un véritable marathon de trois concerts dans la même journée Salle Pleyel, le 24 mars 2008, jour précis du bicentenaire de la naissance à Paris de la Malibran. A cette occasion, Cecilia Bartoli a repris un des rôles qui ont fait sa propre gloire, comme auparavant celle de Malibran : Angelina de la Cenerentola de Rossini. Pour deux concerts au Festspielhaus de Baden-Baden, la Bartoli se montre plus aventureuse puisqu’elle aborde en intégrale Amina dans la Sonnambula de Bellini, avant de s’attaquer en mai prochain à Zurich à Clari de Halévy, deux autres rôles où a brillé Maria Malibran.

Dans une somptueuse robe blanche, scintillante et pigeonnante, Cecilia Bartoli est d’évidence la star de ce concert ; une grande partie du public, conquis d’avance, n’est venu visiblement que pour elle et sur son seul nom. En grande forme vocale, elle fait montre de toutes ses qualités bien connues : un timbre charnu, enrichi d’un discret vibratello, des graves sonores et d’une grande autorité, un souffle quasiment inextinguible qui lui permet un legato somptueux dans les cantilènes et, bien sûr, des colorature exubérantes et très rapides. De ses (menus) défauts aussi : la voix est petite, de puissance modeste, et peine parfois à se faire entendre dans les tutti et son tempérament volcanique la pousse parfois à une surinterprétation qui confine à l’histrionisme vocal et dramatique. Son interprétation du rôle d’Amina culmine dans la scène finale, qui fait crouler la salle. Le récitatif initial est rêvé, d’un timbre un peu blanc et comme absent, dans un ailleurs qui convient parfaitement à une jeune fille encore en état de somnambulisme à ce moment. La sublime cantilène " Ah ! non credea mirarti ", prise dans un tempo très lent, est murmurée de bout en bout et gorgée d’émotion par la variété des colorations. Enfin, la cabalette " Ah ! non giunge " radieuse, chantée avec un sourire dans la voix, aux vocalises confondantes de précision et d’imagination, parachève l’œuvre. Des vocalises qui délaissent le suraigu pour explorer le registre grave et nous changent avec bonheur des rossignols un peu mécaniques qui s’étaient approprié le rôle avant la révolution callassienne.

Pour autant, sur le reste de la soirée, a-t-on entendu vraiment la Sonnambula de Bellini ? Qu’il nous soit permis d’en douter. L’ouvrage est comme une porcelaine délicate et fragile ; toute outrance à caractère trop démonstratif le dénature irrémédiablement et ne fait que révéler ses faiblesses. La poésie, le caractère lunaire de la partition sont restés absents. Trop de dramatisation et d’accentuation des contrastes rythmiques ou dynamiques sont venus tuer la simplicité bucolique qui fait tout le charme de l’œuvre. La fameuse " mélodie infinie " de Bellini, tant louée par Chopin entre autres, s’est vue fréquemment rompue par ces excès interprétatifs ou d’inutiles mélismes. En bref, il nous paraît que le tempérament artistique bouillonnant de Cecilia Bartoli s’accorde mal à la musique de Bellini, à celle-là en tous cas.

Il n’est pas sûr non plus que le choix de Thomas Hengelbrock à la tête du Balthasar-Neumann-Ensemble ait été des plus adéquats. D’abord, le choix d’un orchestre avec instruments conformes à l’époque de la création (cors naturels et flûtes à bec notamment) nous a valu quelques plantages dans les vents et les bois, sans apporter de plus-value majeure, en termes de timbres, dans une œuvre dont la richesse de l’orchestration n’est pas la qualité la plus évidente. Et ici encore, la direction appuyée de Thomas Hengelbrock, très dynamique, très contrastée, ralentie jusqu’à la déstructuration de la ligne ou, au contraire, aux tempi soudainement débridés, parfois tonitruante, parfois allégée, ce style qui a fait son succès dans la musique baroque ou de Mozart, brutalisent souvent la délicate musique de Bellini. Pour deux finals parfaitement enlevés, que de moments inutilement maniérés ou exagérément pompiers…

Le style châtié et l’adéquation stylistique, c’est Ildebrando D’Arcangelo en Comte Rodolfo de luxe qui en donne la leçon. Tout y est, superlativement ! La voix, magnifique de timbre et de souffle, le legato parfait, l’homogénéité, les graves sonores et la vaillance des aigus, la prestance, la justesse de l’interprétation. Le ténor Celso Albelo, pas franchement convaincant au disque où il ne donnait que quelques répliques à Cecilia Bartoli, réussit plutôt mieux l’intégrale scénique. Le timbre est ensoleillé, la voix plutôt petite, la prononciation parfaite – quoique d’origine canarienne, on le comprend bien mieux que l’italienne Bartoli ! –, la technique solide, lui autorisant de jolis aigus en voix mixte et de parfaites missa di voce, l’interprétation peu engagée et un tantinet scolaire. Dommage que dans sa cavatine " Ah ! perché non possio odiarti " il se croie obligé de nous gratifier d’aigus de stentor à pleine voix de poitrine ; puisque cette représentation se targuait d’authenticité historique, il est fort douteux que le créateur du rôle Rubini se soit laissé aller à de telles outrances. Complètent la distribution, la Lisa probe de Maria Bengtsson, la belle autorité et présence de Daniela Sindram en Teresa et l’impeccable prestation du Balthasar-Neumann-Chor, presque trop riche pour l’occasion.

Pour finir, quelques mots sur l’étonnant Palais des Festivals de Baden-Baden, que nous visitions à cette occasion pour la toute première fois et qui fait penser au Grosses Festspielhaus de Salzbourg. Conçu par l’architecte viennois Wilhelm Holzbauer, inauguré le 18 avril 1998, il juxtapose l’ancienne gare du XIXe siècle, qui sert de hall d’accueil, à une salle moderne à l’esthétique contestable mais à l’acoustique parfaitement réussie. Très large, sa capacité de 2500 places en fait la seconde d’Europe, juste derrière l’Opéra-Bastille. Avec un fonctionnement uniquement sur des fonds privés, la programmation s’articule en quatre festivals annuels (Pentecôte, été, automne, hiver) et propose des opéras en version scénique, des concerts symphoniques, des récitals instrumentaux, des spectacles de danse ou de variété, avec une pléiade de stars du monde musical. Prochain rendez-vous : Fidelio de Beethoven, dirigé par Claudio Abbado. Nous espérons pouvoir vous en rendre compte.

Baden-Baden. Festspielhaus. 4-IV-2008. Vincenzo Bellini (1801-1835) : La Sonnambula, mélodrame en deux actes sur un livret de Felice Romani. Version de concert. Avec : Cecilia Bartoli, Amina ; Celso Albelo, Elvino ; Ildebrando D’Arcangelo, le Comte Rodolfo ; Maria Bengtsson, Lisa ; Daniela Sindram, Teresa ; Peter Kálmán, Alessio ; Raphael Pauß, un Notaire. Balthasar-Neumann-Chor, Balthasar-Neumann-Ensemble, direction : Thomas Hengelbrock.

 

Frankfurter Rundschau
8. Avril 2008

"La Sonnambula"
Die Kunst, leidend zu leiden
Authentisch rekonstruiertes Belcanto-Gemälde: Vincenzo Bellinis "La Sonnambula" mit Cecilia Bartoli in Baden-Baden.
VON HANS-JÜRGEN LINKE

Kein Problem, der Verzicht auf Bühne und Szene. Die Handlung in Vincenzo Bellinis "La Sonnambula" besteht ohnehin nur aus ein paar aneinander gelegten Liebes- und Eifersuchts-Händeln mit Happy End in der idyllisch ländlichen Schweiz, gerade genug, um die ariosen Prunkstücke zu motivieren, auf die es ankommt.

Bellini, von dem Heinrich Heine sagte, er sähe aus wie ein Seufzer in Tanzschuhen, hat das Seine dazu beigetragen; den Rest erledigen vor allem die drei Hauptpartien: die strahlend virtuose Nuancierungskünstlerin Maria Bengtsson als Lisa, Ildebrando D'Arcangelo mit entwaffnend spannender stimmlicher Präsenz als Graf Rodolfo und (Tusch!) die lyrisch-dramatisch-gesangstechnisch beeindruckende Cecilia Bartoli. Sie gibt die Schlafwandlerin Amina, einst auch im Repertoire der Maria Malibran, der die Bartoli ihre jüngste Veröffentlichung gewidmet hat.

Auch wer die kritische Bellini-Ausgabe nicht kennt und weder das rekonstruierte Klappentrompeten-Solo zu würdigen weiß noch die korrekterweise subtrahierten Bratschenstimmen nachgeborener Partitur-Bearbeiter, kann auf Anhieb hören, dass das Balthasar-Neumann-Ensemble und der Balthasar-Neumann-Chor unter Thomas Hengelbrock mit Bellinis "Sonnambula" im Festspielhaus Baden-Baden etwas Besonderes machen.

Vom ersten Augenblick kommt der original instrumentierte Orchesterklang transparent und weich daher, delikat und dynamisch hoch differenziert, in den Tempi elastisch und unerbittlich präzise, so dass schon die Ouvertüre Großes verheißt. Hengelbrock versteht das Genre des Belcanto zutreffend so, dass es hier vor allem auf den Gesang ankomme. Das Orchester breitet also einen farbintensiven, eleganten und ganz leichten Teppich aus, der den Sängern allen Raum gibt, den sie brauchen, und der agile Chor, der kommentiert, fragt und handelt, ist fugenlos ins Klangbild eingepasst.

Ein Gran Ironie in Reserve

Von der braven Darstellung einer weißen Unschuld vom Lande wäre die Bartoli gnadenlos unterfordert, also reichert sie die Rolle mit verspielten und expressiven Nuancen an. Sie leidet ungemein leidend, ist am Ende wunderbar verinnerlicht glücklich und schafft es, nie zu viel des Guten zu tun, sondern stets die Ausschläge einer interpretatorischen Goldwaage zu beachten und ein Gran Ironie in Reserve zu halten. Ihre Stimme ist tragfähig bis ins Pianissimo, zu jeder zu artikulierenden Gefühlslage fällt ihr etwas Klares ein, und ihre Koloraturen sind gesangstechnisch feingeschliffene Glitzersteinchen - die ideale Besetzung dieser Primadonnen-Partie.

Maria Bengtsson, eine Sopranistin von souveräner Technik und großer, flexibler Ausdrucksfähigkeit, muss sich mit der Lisa zufrieden geben, der dramatischen Nummer zwei im Stück, und wie sie sich damit bescheidet, ohne klein beizugeben, und behauptet, ohne zu trotzen, ist der zweite Höhepunkt der Inszenierung.

Der dritte ist der schwarzgelockte D'Arcangelo als Graf Rodolfo mit einer kraftvollen, in allen Lagen unforcierten Stimmführung und starken Ausstrahlung, man wäre fast froh, wenn er um der Ausgewogenheit der Handlung willen sich entschließen könnte, Lisa zu heiraten.

Celso Albelo gibt den begehrten reichen Landwirt Elvino, der sich eher hin und her schubsen lässt als eigene Entscheidungen zu treffen, zurückhaltend lyrisch und mit viel Schmelz. Kein Zweifel, er wird sich widerstandslos unter Aminas Pantoffel (und würde sich ebenso bereitwillig unter jeden anderen) beugen, aber das ist eine andere Oper.

Diese jedenfalls ist ein farbig duftiges, hinreißendes und überaus klangschönes Nichts, so vollendet gebaut und gestaltet, dass keine Leere entsteht, sondern ein authentisch restauriertes, farb- und gefühlsintensives Gemälde aus einer vergangenen Epoche.

www.festspielhaus.de

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Copyright © FR-online.de 2008
Dokument erstellt am 07.04.2008 um 16:48:01 Uhr
Letzte Änderung am 08.04.2008 um 15:41:42 Uhr
Erscheinungsdatum 08.04.2008

 

DIE WELT
8. April 2008

OPER
Jetzt schlafwandelt Cecilia Bartoli auch noch
Die berühmte Sopranistin singt in Baden-Baden zum ersten Mal Vincenzo Bellinis Oper "La Sonnambula". Darin verirrt sich die Dorfschöne in der Kammer des Grundherren. Dirigent Thomas Hengelbrock unterstützt die Sängerin wo er kann. Sehr apart: Der Diva verrutscht auch mal das Abendkleid.

Von Manuel Brug

In Baden-Baden ist Ärztekongress. Doch diese Mediziner, die mit "Flott-gegen-Flöhe"-Tüten an der Trinkhalle vorbeischlendern, interessieren sich eher für eingewachsene Krallen als für den gleichzeitig im Festspielhaus öffentlich gemachten Fall von mittelschwerer Schlafwandelei. Obwohl das Opfer ein prominentes ist: die Mezzosopranistin Cecilia Bartoli, trotz Anna Netrebko seit bald 20 Jahren die Königin der CD-Zahlen.

Nicht nur das. Mindestens seit der Hälfte dieser Karrierezeit gilt La Bartolis vokales Trachten und musikologisches Streben verkannten und vergessenen Komponisten. Inzwischen ist sie wieder in der Romantik angekommen, auch dem damals blühenden Belcanto widmet sie sich mit wissenschaftlicher Leidenschaft samt Studium authentischer Quellen und unter Verwendung historischer Instrumente.

Die schöne Schlafwandlerin ist unterwegs

Vor allem die Sängerin Maria Malibran (1808-36) wurde Cecilia Bartoli dabei zur Freundin im Geist, ja fast zum Fetisch. Nicht nur ihr letztes Album "Maria", das eben auch samt 70-minütigem Dokumentarfilm als Konzert-DVD erschienen ist, widmete sie der Primadonna. Bartoli hat zudem eine veritable Malibran-Memorabilia-Sammlung angelegt, die per Luxus-Ausstellungstruck ihre Konzerttour durch Europa begleitet.

Am 24. März, Malibrans 200. Geburtstag, hat sie in der Pariser Salle Pleyel einen wahren Malibran-Marathon absolviert: morgens mit Lang Lang und Vadim Repin ein Kammerkonzert, nachmittags halbszenisch Rossinis "La Cenerentola" und abends eine Arien-Gala. Noch immer ist sie nicht Malibran-müde. Eingespielt ist bereits - mit Juan Diego Flórez an ihrer Mezzoseite - Vincenzo Bellinis Schweizer Bauernmoritat "La Sonnambula", die rührende Geschichte von der Dorfschönen Amina, die in der Nacht vor der Hochzeit schlafwandelnd in der Schlafkammer des Grundherren entdeckt und von ihrem geliebten Elvino verstoßen wird - bis sich durch erneuten Somnambulismus ihre Unschuld erweist.

Diese im Herbst erscheinende Bellini-Aufnahme mit einer der berühmtesten Malibran-Rollen begleitet Alessandro de Marchi mit dem Zürcher "La Scintilla"-Orchester, doch das Festspielhaus Baden-Baden wollte schon lange seine beiden Stammgäste Bartoli und Thomas Hengelbrock samt Balthasar-Neumann-Ensemble zwecks Einfädelung künftiger Projekte zusammenspannen. Was jetzt mit Bartolis konzertanter "Sonnambula"-Premiere, gleichzeitig die erste deutsche Aufführung der kritischen Partituredition, traumschön gelungen ist.

Die anderen Sänger können mithalten

Auch weil die übrigen Beteiligten auf gleichwertigem Niveau sangen. Für den wegen seiner kirchlichen Hochzeit mit deutscher Braut in Peru am selben Tag unabkömmlichen Flórez gab, mit leichtem Ansatz und etwas isolierten Spitzentönen, Celso Albelo den Elvino. Die dramatisch agile Maria Bengtsson wertete die Rivalin Lisa auf, und Illdebrando D'Arcangelo war mit gleichmütig schönem Bariton der großherzige Graf Rodolfo.

Dank Thomas Hengelbrocks dramatisch sinnfälliger, die einfache, aber nie simple Musik theatralisch auskostender, leichtfüßig tänzelnder, dann elegisch fließender Begleitung strahlte Cecilia Bartolis verschatteter, aber höhenstarker Mezzo noch schöner. Zunächst wirkt die Rolle so ungewohnt tief - dabei handelt es sich um die Originallage, die erst später für die Soprankoloraturnachtigallen nach oben transponiert wurde - dann wird deutlich, dass der realistische Anna-Magnani-Mezzoansatz besser zum rustikalen Charakter passt, als der entrückte Sopranengel.

Cecilia Bartoli gestaltet völlig unmanieriert Aminas Melancholie und Freude, spinnt lange Kantilenen und fabriziert Fiorituren wie Spitzen auf dem Brautschleier. Als bei der Szene im herrschaftlichen Schlafgemach auch noch ein Abendkleidträger rutscht, versteht eigentlich keiner, warum dieser Operngraf nicht von seinem Recht der ersten Nacht Gebrauch macht.

 

Stuttgarter Nachrichten
07.04.2008

CECILIA BARTOLI SANG BELLINI IM FESTSPIELHAUS BADEN-BADEN
Singen wie im Schlaf
Beinahe wäre das Ganze schlecht ausgegangen. Beinahe hätte der Tenor die schöne Sopranistin verlassen, weil sie ins Bett des Baritons schlafwandelte. Zum Glück liefert die Sopranistin später nicht nur durch eine Wiederholungstat einen schlagenden Beweis für ihr Leiden, sondern singt zudem so unfassbar gut, dass man das Stück mit allen Sinnen genießen kann.

VON SUSANNE BENDA

Oder mit fast allen. Sehen muss man Vincenzo Bellinis 1831 uraufgeführte Oper "La Sonnambula" ("Die Schlafwandlerin") nämlich nicht: Zu hanebüchen ist, was hier passiert, zu hölzern sind die Charaktere. Das Werk zu hören, ist dafür doppelter Genuß - zumindest jetzt im Festspielhaus Baden-Baden, wo Thomas Hengelbrock mit seinem Balthasar-Neumann-Chor und -Ensemble an zwei Abenden erstnals in Deutschland eine konzertante Aufführung auf der Basis der neuen kritischen Partiturausgabe besorgte.

Durchsichtig, lebendig und fein klingt hier, was durch alte Plattenaufnahmen als dicke, wenig filigran durchgearbeitete orchestrale Masse auf uns kam, und von jener "Armut in Instrumentation und Harmonik", die Verdi einst bei Bellini vermisste, war nur dann noch etwas zu hören, wenn die Primadonna gerade nicht sang. Was allerdings selten der Fall war - schließlich schrieb Bellini "La Sonnambula" einer virtuosen Sängerin seiner Zeit in die Kehle.

Dies hätte auch Cecilia Bartoli sein können, denn die Partie der Amina passt dieser Sängerin wie maßgeschneidert: Sie gurrt, sie zwischert; in den funkelnden Tonkaskaden ihrer Koloraturen ist jede Verzierung auf Hochglanz poliert, werden jeder Ton, jeder Triller für wertvoll erachtet. Bartoli bietet Luxus-Belcanto für Genießer, Genuss ohne Reue - ein hinreißender Beweis dafür, dass große Kunst auch unmöglich Erscheindendes möglich machen kann.

Klar, dass diese Qualität sogar gute Sänger-Partner leicht anämisch erscheinen lässt: den Bariton Ildebrando D"Arcangelo zum Beispiel, aber auch Celso Antuno. Wenn dieser Tenor neben Cecilia Bartoli singen muss, dann wirkt das wie ein Wettstreit zwischen italienischer und französischer Kochkunst: Hier der liebevolle, bodenständige Umgang mit einer überschaubaren Anzahl von Zutaten, dort die hochartifizielle Verkünstelung.

In Baden-Baden feiert das Publikum ausgiebig die Wunder der Nouvelle Cuisine.

 

Stuttgarter Zeitung
07.04.2008

Eine Künstlerin, die weiß, was Ausdruck ist Cecilia Bartoli singt in Baden-Baden erstmals Bellinis "Sonnambula"

Von Götz Thieme

"Ecco un artista" - hier habt ihr sie: eine wahre Künstlerin, die "ein Rezitativ, das altbacken schien" neu macht, die "gegenwärtig" ist. Ingeborg Bachmanns Worte sind nicht auf Cecilia Bartoli gemünzt, die jetzt im Festspielhaus Baden-Baden erstmals in einer konzertanten Aufführung die Amina in Vincenzo Bellinis Oper "Sonnambula" gesungen hat, sie gelten der Callas, die vor fünfzig Jahren diese Nachtwandlerin gesungen hat. Aber Bachmann hätte genauso die blitzende Römerin meinen können: "Ecco un artista."

Indes, den vielbemühten, wohlfeilen Vergleich mit Callas braucht es nicht, um Cecilia Bartoli zu loben, und es lohnt nicht, ihre Amina an der von Maria Callas zu messen. Es ist so wenig erhellend, wie Caravaggios dramatische Schatten mit Jean-Honoré Fragonards duftigen Rokokoschaukeln zu vergleichen. Bachmanns Huldigung unterschlägt nicht das Unperfekte der Callas, nennt es beim Namen, um ihre Größe im Meer der Mediokrität schärfer zu erkennen. Gleiches gilt für Bartolis Amina, mit der sich die Mezzosopranistin in Sopranbereiche begibt.

Nachdem sie im letzten Jahr mit CD und Tournee Maria Malibran gehuldigt hat, einer der bedeutendsten Sängerinnen des 19. Jahrhunderts, begibt sie sich auf die Spur von Giuditta Pasta, die Bellinis Amina 1831 in Mailand kreiert hat. Das romantisch-pastorale Melodramma besitzt nicht die tragische Fallhöhe von Bellinis "Norma", aber musikalisch etliche Stimmungslagen, trotz schlichten Plots: Nur weil die mit Elvino verlobte Amina schlafwandelnd im Zimmer eines fremden Gastes, Graf Rodolfo, angetroffen wird, löst der Eifersüchtige seine Verlobung, kehrt indes nach einem als Beweis der Unschuld verstandenen zweiten schlafwandlerischen Anfall Aminas zu ihr zurück.

In der Titelpartie wird Bartoli in Regionen dramatischer Expression geschickt, in denen sie an stimmliche, nicht künstlerische, Grenzen stößt. Im Pianissimo bekommt ihr Stimmklang etwas Entkoppeltes, Fingiertes und auch in den Koloraturen mogelt sie ein wenig, in dem sie die Skalen mehr hervorstößt statt sie auf dem Atem zu nehmen und ihnen so wohlklingendere Körperlichkeit zu geben. Dass sie mit ihrer von Natur kleinen Stimme das Auditorium des Festspielhauses gut füllt, geht aufs Konto ihrer überragenden Diktion und Projektion, die sie aus ihrer satten Mittellage entwickelt. Stilistisch scheint sie mit ihrem zart-intensiven Vibrato öfter Rossinis Pointillismus verpflichtet als Bellinis weit gespannter Melodiearchitektur - aber dann bündelt sie in einem Ton wie Bernstein eine Stimmung und macht das Publikum atemlos. All das sind Einwände aus der Kulisse der Bewunderung. Ja, manchen Ausdruck hat Cecilia Bartoli verfehlt, mit ihren Eigenheiten zu leben will gelernt sein. Doch sie ist nie klein dabei. Mit Bachmann gesprochen: "Sie kann einen Ausdruck verfehlen, weil sie weiß, was Ausdruck überhaupt ist."

Solcher Kunst lässt sich nur mit Ovationen huldigen, die die Strahlende bescheiden mit dem Ensemble auf dem Podium teilt, das sie eben, besonders die Herren, mit jedem Ton deklassiert hat. Celso Albelo als ihr Verlobter mit einigen Intonationsunsicherheiten hat eher Puccini im Sinn, wenn Belcanto gemeint ist, und besitzt ansonsten so viel Temperament wie ein Portier: hier steh ich und rühr mich nicht. Ildebrando D"Arcangelo als Rodolfo bläst mit breitem Atem Baritonwohllaute aus, wenig differenziert und meist zu laut. Wohltuend dagegen die Damen, die angespornt von Bartoli ihre Parts gestalten: Maria Bengtsson als Lisa lebhaft und wohlklingend; eine sympathische Ensembleleistung wie die von Daniela Sindram als Teresa.

Die Hauptattraktion neben Bartoli war der Dirigent Thomas Hengelbrock mit dem Balthasar-Neumann-Chor und -Ensemble, der erstmals in Deutschland eine neue kritische Ausgabe der Partitur präsentierte. Hengelbrock schärft Bellinis Oper vor allem rhythmisch da an, wo das auf historischen Instrumenten spielende Orchester nicht ohnehin würzigere Farben beisteuert. Der Erkenntnisgewinn des historischen Zugriffs hält sich in diesem Repertoire und angesichts von Bellinis begrenzter Instrumentationsfinesse dennoch in Grenzen, zumal am ersten Abend die Soli von Flöte und Oboe schwach waren und der knapp besetzte Chor sauber, aber brav wie ein evangelischer Kantatenverein sang. Bei Vincenzo Bellini empfiehlt sich für die Stimmbänder Olivenöl.

 

Pforzheimer Zeitung
6. April 2008

Irrwitziges Koloratur-Feuerwerk

BADEN-BADEN. Nach Verdis „Rigoletto" und „Falstaff", beides szenische Produktionen, nahmen sich Thomas Hengelbrock, das Balthasar-Neumann-Ensemble und -Chor nun Bellinis Oper „La Sonnambula" im Festspielhaus Baden-Baden an. Doch richtete sich der Fokus des Interesses weniger auf die Tatsache, dass hier erstmals in Deutschland die kritische Ausgabe von Bellinis Erfolgswerk mit Instrumenten der Zeit und im historisch informierten Stil zu erleben sein sollte als auf das Rollendebüt von Ceclia Bartoli als Amina, der „Schlafwandlerin", die Bellinis Oper den Titel gibt.


Thomas Hengelbrock dirigiert das Balthasar-Neumann-Ensemble und -Chor. Solisten sind (von links) Celsso Albelo (Elvino), Cecilia Bartoli (Amina), Ildebrando D’Arcangelo, Maria Bengtsson (Lisa), Daniela Sindram (Teresa) und Raphael Pau als Notar.
Foto: Kremper

Dass Bellinis Komposition fast ausschließlich konzertant zu erleben ist, mag am Sujet liegen, das vielen Regisseuren als kaum mehr überzeugend auf die Bühne zu bringen erscheint. Denn die Waise Amina, deren ganzes Glück es ist, von dem reichen Bauern Elvino geheiratet zu werden, gerät als Schlafwandlerin in eine sie kompromittierende Situation im Schlafzimmer des Grafen Rodolfo. Elvino wendet sich brüsk von ihr ab, um erst durch eine für Amina lebensgefährliche Situation davon überzeugt zu werden, dass sie wirklich schlafwandelt und ihn nicht betrogen hat.

Berühmte Melodiebögen

„La Sonnambula" lebt durch Bellinis Musik weiter, durch die berühmten weit ausschwingenden Melodiebögen der 1831 uraufgeführten Oper ebenso wie durch die virtuosen Koloraturkaskaden, die er nicht nur seiner Titelheldin in die bewegliche Kehle geschrieben hat. Für eine ernsthafte Auseinandersetzung mit der Musik Bellinis, die in vielen Jahren im Opernbetrieb entstellt worden ist, stehen Hengelbrock und sein Originalklangensemble sowie die kritische Ausgabe der „Sonnambula". Der schlanke Streicherklang, die klangfarblich ungemein differenzierten Holzbläser (allen voran Solo-Flöte und -Klarinette), die ventillosen Hörner und Posaunen, die bei aller Wucht schlanker klingen als gewohnt, aber auch der hinreißende Balthasar-Neumann-Chor, der Bellinis Musik so differenziert behandelt, als wäre sie von Bach, sind Garanten eines ungewöhnlichen Opernerlebnisses. Spiritus Rector ist der seine Ensembles stets körpersprachlich animierende Hengelbrock, der dennoch nicht immer verbergen kann, dass manchmal etwas mehr Lust am Theater-Effekt der Musik Bellinis eher entsprechen würde als seine auf intensivem Partiturstudium beruhende Genauigkeit. Im Zentrum des Baden-Badener Gastspiels stand einmal mehr „La Bartoli", die als Amina auch bei dieser konzertanten Aufführung das himmelhoch-jauchzende Glück der jungen, verliebten Braut wie auch den unverhofften Absturz durch ihre angebliche Untreue und die ebenso schnelle Wiedereinsetzung in den Brautstand nicht nur mit ihren immensen vokalen Mitteln nachfühlbar machte.

Die Malibran als Vorbild

Ihre Auseinandersetzung mit dem musikalischen Erbe der großen Mezzosopranistin Maria Malibran, der sie ein Album (Decca 4759078) widmete, führte sie zu der in den vergangen Jahrzehnten von Koloratur-Sopranistinnen wie der Callas, der Sutherland oder Edita Gruberova in Beschlag genommenen Partie. Disziplinierter als oft bei ihren Solokonzerten, aber mit den gewohnten Eigenheiten wie der deutlich voneinander abgesetzten Tiefe und Mittellage und eigenwilligen, dabei immer brillant-virtuosen Koloraturen nahm sie sich den Facetten dieser Figur an. Als ihr Bräutigam wirkte der helle, höhensichere Tenor von Celso Albelo anfänglich etwas eindimensional, steigerte sich aber im Ausdruck und Farbenreichtum.

Als Aminas Rivalin Lisa war Maria Bengtsson mit glockenhellem, in den Bravurpartien virtuosem Sopran eine attraktive Gegenspielerin. Mit leicht metallischem, sehr beweglichem Bass bot als Ildebrando D'Arcangelo als Graf eine Lehrstunde in der Kunst des Belcanto. Peter Kálmán und Daniela Sindram ergänzen solide das umjubelte Ensemble.

Thomas Weiss

 

Der neue Merker
6.4.2008

Festspiele Baden-Baden, „LA SONNAMBULA"
Belcanto pur

Die deutsche Erstaufführung der neuen kritischen Ausgabe von Vincenzo Bellinis siebter Oper im ausverkauften Festspielhaus wurde dank der Rückbesinnung auf die ursprünglich transparentere und gerade deshalb farbenreichere Instrumentierung zu einem Fest des Belcanto. Dort wo sich im Laufe der Aufführungs-Traditionen ab dem späten 19. Jahrhundert ein dicklicher Streicher-Ballast und zu mächtig glänzendes Blech eingeschlichen und Bellinis Werke oft wie einen frühen Verdi haben klingen lassen, erfolgte eine Entschlackung sowie eine konsequente Orientierung an der historischen Aufführungspraxis mit Darmsaiten und Naturhörnern bzw. –trompeten, deren Tonumfang damals ohne die späteren Ventile noch begrenzt war. Dieser leichtere orchestrale Teppich wurde von Thomas Hengelbrock und seinem Balthasar-Neumann-Ensemble entsprechend subtil und so zurückhaltend dynamisch, aber nicht beiläufig ausgebreitet, dass sich die Singstimmen in gleichem Maße belcantistisch darin betten konnten. Für Cecilia Bartoli mit ihrer volumen-begrenzten Stimme ideale Vorraussetzungen, ihr Rollendebut im Rahmen ihrer Hommage an Maria Malibran zu einem Triumph ungetrübten Belcantos werden zu lassen. Wenn sie stückgerecht zu ihrer ersten Arie das Konzertpodium betritt und mit „Care compagne" nicht nur die Umstehenden, sondern das ganze Publikum in freudiger Erwartung begrüßt und miteinschließt, in der Folge jeder ihrer Geisteszustände geradezu bildlich von Mimik und Körperhaltung abzulesen ist, sich über ihren Gesang ab dem Moment der Verstoßung der Schatten von Verzweiflung und Trauer legt, und sie nach einem wie entrückt über einen Bogen gespannten „Ah non credea mirarti" durch die finale Wendung von einem unermesslichen Glückstaumel mit sich beinahe überschlagenden Koloraturen ergriffen wird, begreifen wir wieder einmal, was es heißt, den Zuhörer solchermaßen zum Beteiligten zu machen, dass die unbeschreibliche Freude Aminas in befreiende Jubelstürme mündet. Bartoli legt die Rolle keineswegs als dauer-larmoyantes zartes Wesen, sondern mit Charakterstärke und Wandlungskraft an, webt zerbrechlichste, wie in der Luft schwebende Fäden mit der gleichen Faszination wie sie in den tiefer liegenden Momenten der Mezzo-Fassung dunkel getönten Biß beweist. Jede kleinste Nuance der Rezitative wird mit Leben erfüllt, jede melodische Wendung farbvariierend ausgekostet. Ihre ganz spezielle Technik, zumal in den Verzierungen und schnellen Passagen bleibt Geschmackssache; sich ihrer Lebendigkeit und nicht nur gespielten Herzlichkeit zu entziehen, müsste schon sehr schwer fallen.

Festspiel-Qualität behauptete diese Aufführung auch darin, dass hier nicht eine Spitzensängerin notdürftig garniert wurde, das Umfeld vielmehr den Gesamteindruck auf ähnlichem Niveau geschlossen ergänzte. Als Elvino stellte sich der klangvoll timbrierte Belcanto-Tenor Celso Albelo mit stabiler Technik und ausgeglichenen Registern vor. Sein romantisch empfindsamer Vortrag offenbarte sowohl eine saubere lyrische Linie, ein feines mezza voce und ausreichend Kraft für einige vehemente Ausbrüche.

Ildebrando D’Arcangelo ist in seinem autoritären Auftreten, seiner attraktiven Erscheinung und seinem kernig männlichen, warm sonoren und in den Fiorituren seiner Arie flexiblen Baß eine das gesamte Geschehen beherrschende Persönlichkeit.

Nicht nur die drei Hauptakteure, auch die weiteren Solisten verstanden ihren Einsatz nicht nur als steife konzertante Ablieferung, sondern nutzten ihren kleinen Freiraum hinter den Notenpulten für ein Spiel mit lebhaftem Augenkontakt, so dass zu keinem Zeitpunkt eine szenische Realisierung vermisst wurde. Maria Bengtsson z.B. gab der ein Doppelspiel betreibenden Lisa mehr als nur oberflächliche Artitistik in ihren Arien und bot statt hier oft gehörter schmaler und spitzer Koloratursoubretten einen leicht verhangenen und herben Sopran mit hoher lyrischer Qualität und Höhenexpansion. Daniela Sindram wiederum gab der Müllerin Teresa so viel ausdrucksvolles mezzodramatisches Gewicht, dass diese solo-lose Partie weitaus stärker wahrgenommen wurde. Selbst aus der kleinen Rolle des vergeblich um Lisa kämpfenden Alessio wusste Peter Kalman mit vollmundigem Bariton und lebhafter Textbehandlung viel Profil zu schlagen. Raphael Pauß versah seinen Dienst als Notar.

Lichtheit, Klarheit und Durchhörbarkeit der Stimmgruppen bestimmte auch den Einsatz des exakt vorbereiteten Balthasar Neumann-Chores. Auch er konnte sich dank der erschlankten Instrumentierung ideal entfalten und garantierte zusammen mit den vielen Naturstimmen aus dem Orchester das ländliche Flair des Werkes.

In ihrer überschwänglichen Freude reichte die Bartoli während der ausgedehnten Ovationen den Erfolg und einen Teil ihrer erhaltenen Blumen an die Kollegen weiter. Am Schluß herrschte wirklich un immense gioia auf der Bühne und im Zuschauerraum.

Udo Klebes